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Agroforesterie et pâturage tournant : le champ des possibles

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Aménager son parcellaire pâturant en y intégrant les arbres champêtres ne semble pas toujours évident. Cependant, l’agroforesterie apporte que des solutions et de nombreux éleveurs s’orientent vers cette combinaison gagnante.

Protection contre le vent, les haies bocagères favorisent la pousse de l’herbe au printemps et limite l’évapotranspiration tout au long de l’année. Les animaux y trouvent refuge été comme hiver pour se thermo réguler et ainsi améliorer leur bien-être, source de gains économique directs.

Mais lorsque le paddock est éloigné d’une des haies de bordure, que faire ?

Reliquats d’une ancienne haie, les arbres isolés gardés dans la parcelle sont rarement placés aux endroits compatibles avec le découpage des paddocks et les largeurs d’outils. Pire, dans le cas de vaches laitières, l’unique arbre isolé du paddock est sur fréquenté et pose des soucis sanitaires aux vaches en lactation. C’est souvent ainsi que l’arbre fini par être supprimé ou que le tassement du sol à sa base le fait petit à petit mourir.
Afin d’optimiser les bienfaits des arbres champêtres, une réflexion complète de son parcellaire pâturant, combinant la présence de haies existantes, de nouvelles haies et d’alignements d’arbres isolés est idéale. Réfléchir et dessiner ses clôtures, réseaux et chemins permet de calibrer son parcellaire en fonction de son système et de placer judicieusement les haies et alignements d’arbres qui permettront d’optimiser le passage des outils.
Ainsi aménagé, les déplacements d’animaux sont facilités entre paddock sur l’îlot, ce qui permet d’optimiser le pâturage et la fauche. Les arbres étant ainsi plus nombreux et répartis de manière homogène sur les paddocks, la pression sanitaire s’en retrouve abaissée.


De plus, les haies et les lignes d’arbres permettent d’héberger plus d’auxiliaires des cultures et ainsi de composer un réservoir aux parcelles attenantes. Les conseillers agroforestiers de la Chambre d’agriculture de région Pays de la Loire, en lien avec les référents élevage et pâturage, accompagnent les agriculteurs dans leur réflexion et la mise en œuvre de leur projet, en mettant en application de nombreux leviers pour lutter contre le réchauffement climatique.


Ainsi, Bastien COCAUD, éleveur d’Angus en pâturage tournant dynamique en Loire-Atlantique témoigne : « Je voulais être en phase avec les enjeux environnementaux et préserver notre environnement avec du bocage, des haies et des arbres. J’ai fait des recherches et je me suis fait aider par la Chambre d’agriculture pour planter 1 000 arbres, de cinq essences différentes, sur vingt hectares entre 2020 et 2021, avec des amis. ». L’apport de l’agroforesterie dans son agriculture est pour lui essentiel : « Elle participe au bien-être animal, cela draine aussi l’eau et évite l’érosion des sols, et les arbres fertilisent mes prairies », commente-t-il. Il sait qu’il devra attendre encore une dizaine d’années pour en voir les impacts.


Chambre d’agriculture de région Pays de la Loire
Jean-Charles VICET
Consultant agroforesterie et élevage

 


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